Matthieu Gudefin, le président de la Fédération des Culs Rouges, et Mehmet Erden, son principal soutien financier, s’activent toujours pour convaincre Fabrice Tardy d’accepter leur projet alternatif.
Jérémy Prieur et le FCR auront à cœur de l’emporter face à Évreux, concurrent direct à l’accession en CFA 2 (Photo Stéphanie Péron)
Le FC Rouen est entré dans le money time. Pas sur le terrain – même si le résultat à Évreux vaudra son pesant de cacahuètes – mais en dehors. Le projet d’entente avec l’US Quevilly est avant tout une affaire d’argent. Il en manque une certaine quantité pour boucler le budget 2014-15, de l’ordre de 75 000 €, qui correspondent à la baisse annoncée de la subvention municipale. C’est ce qui a amené le président Fabrice Tardy, à court de solutions, à prêter l’oreille aux desiderata de la Métropole, soucieuse de se doter à plus ou moins court terme d’une équipe de football compétitive, qui fasse de nouveau rayonner l’agglo rouennaise sur le plan national. Il y a une grosse semaine, Mehmet Erden, jeune chef d’entreprise, est monté au créneau, dans la foulée de la Fédération des Culs Rouges, pour tenter d’infléchir la décision du boss du FCR (lire notre édition du vendredi 6 février), car celle-ci serait quasiment prise. Depuis, il a multiplié les prises de contact, avec des élus, mais aussi et surtout avec des partenaires de poids, pour monter un « contre-projet » crédible (ils seraient capables de fournir, lui y comprit, jusqu’à 150 000 €). Erden espère aussi entrer en contact avec la Matmut, un vrai défi, dans la mesure où celle-ci, sponsor de l’US Quevilly, serait plutôt encline à appuyer le futur « Rouen-Quevilly Métropole ».
Rencontre décisive aujourd’hui ?
Erden a aussi rencontré Matthieu Gudefin, le président des Culs Rouges. Les deux hommes ont eu la confirmation qu’ils se rejoignaient sur les grandes orientations à donner : « Construire un club d’agglo, c’est nécessaire, tout le monde est d’accord. Mais nous, on estime qu’il doit s’articuler autour du FCR, qui est historiquement le club avec la plus grande histoire, la plus grande notoriété. Mon but, comme celui de Matthieu, est d’accompagner ce club pour le sortir de la m… », explique Mehmet Erden, également en phase avec Gudefin sur la nécessité de se doter d’une direction plus collégiale : « Il y a un constat d’échec de la gouvernance de ce club depuis plusieurs années. Elle a trop reposé sur les épaules d’un seul homme. Je suis pour la démocratie. Être le grand patron, ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse. Le conseil d’administration doit être ouvert à un maximum de gens et élire son président. Je suis pour la démocratie. » « Mehmet est en phase avec le projet alternatif que nous avons défini. Notre union tombe sous le sens », commente Matthieu Gudefin, qui a échangé à ce sujet au téléphone avec Fabrice Tardy, à défaut de le rencontrer physiquement, comme il le souhaitait. Il en aura l’occasion aujourd’hui à Évreux, où il a prévu de se rendre, comme Mehmet Erden probablement. Tant mieux, car le temps presse. Et le temps, surtout en ce moment au FCR, c’est de l’argent.
ARNAUD RABANY
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Source : Paris Normandie