Football : au sein du FC Rouen, réuni jeudi en conseil d’administration, le futur « Rouen-Quevilly Métropole » fait consensus.
Sans se prononcer formellement, le conseil d’administration du FC Rouen a approuvé jeudi le principe d’un rapprochement avec l’US Quevilly. Et rejeté la main tendue par le duo Gudefin-Erden, qui défend un projet alternatif.
« Il faut regarder la réalité en face, il sera difficile au FCR de remonter rapidement » reconnaît Fabrice Tardy, le président du FC Rouen. La réunion du conseil d’administration du FC Rouen, jeudi soir, a levé toute ambiguïté, si tant est qu’il en restait : les dirigeants actuels des Diables Rouges ne souhaitent pas s’appuyer sur Matthieu Gudefin et la Fédération des Culs Rouges pour construire l’avenir du club – et pour cause, ces derniers ne s’inscrivent pas dans le rapprochement prévu avec l’US Quevilly. Le « CA » a ainsi rejeté les candidatures de ladite Fédération et de Mehmet Erden (l’homme d’affaires qui la soutient) pour une place en son sein. Refus justifié, dans un mail que le club nous a gracieusement fait parvenir, par « la nécessité d’être une personne physique », pour la première, et « la nécessité d’être membre de l’association FCR depuis au moins six mois » pour la deuxième (ce que n’est pas Erden). Des raisons réglementaires qui cachent une vraie défiance à l’égard de Gudefin, sans doute vu comme l’empêcheur de tourner en rond.
« La Métropole souhaite un grand club »
Car même si la forme qu’il prendra fait encore débat (SASP ou pas SASP, notamment ?), le mariage programmé avec Quevilly semble faire consensus au sein de l’équipe dirigeante, que Fabrice Tardy a attentivement sondée jeudi à ce sujet. C’est ce que le président du FCR confie d’ailleurs à mots à peine couverts : « La Métropole souhaite un grand club. Or, il faut regarder la réalité en face : il sera difficile pour le FC Rouen de remonter rapidement à un niveau intéressant. Et même si par bonheur il remontait, il faudrait trouver des solutions de mutualisation. » Conforté par le CA, Fabrice Tardy est donc plus que jamais convaincu du bien-fondé de l’opération Rouen-Quevilly Métropole. C’est évidemment la pomme de discorde avec le tandem Gudefin-Erden qui, juste avant la réunion, a expliqué, dans un mail transmis à l’ensemble des administrateurs : « Le projet met grandement en péril l’entité historique FC Rouen 1899 […] au profit de l’US Quevilly. Si ce projet venait à aboutir, il y aurait un conflit d’intérêts manifeste : les membres du bureau du FCR également actionnaires de la SASP RQM pourraient difficilement porter les ambitions de l’Association FCR. […] Nous vous proposerions donc un projet de transition. »
Compte tenu de la position adoptée par l’équipe Tardy, le conditionnel n’est plus de rigueur. C’est projet contre projet, maintenant, sachant que l’un a largement pris le pas sur l’autre. Seule une assemblée générale extraordinaire avec vote des licenciés (dans le cas d’une création effective de SASP impliquant l’association FCR) pourrait donner lieu à une vraie confrontation. On n’en est pas encore là : l’officialisation du RQM pourrait, aux dernières nouvelles n’intervenir qu’après les élections départementales. Donc début avril.
ARNAUD RABANY
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Source : Paris Normandie