Article Paris Normandie 6 février 2015 : «Face au projet de rapprochement entre le FC Rouen et l’US Quevilly, la résistance s’organise»

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Face à la volonté politique de rassembler US Quevilly et FC Rouen la saison prochaine, la Fédération des Culs Rouges tente de lancer un « projet alternatif » avec plusieurs investisseurs,dont Mehmet Erden.

«Défendre l’existence du FC Rouen et de ses composantes historiques : son nom, ses couleurs et son stade. » Tel est l’un des mantras de la Fédération des Culs Rouges. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que l’association de supporters rouennais (300 adhérents environ) fondée il y a un an soit la première à monter au front après la révélation lundi dans nos colonnes du projet d’entente entre Quevilly et Rouen. Réunie justement lundi soir en conseil d’administration, « dans une ambiance anxieuse mais combative», décrit son président Matthieu Gudefin, elle publiait dès mardi sur son site internet un communiqué faisant part de sa « stupéfaction » et sa « grande inquiétude ». Et dénonçant « un rapprochement davantage voulu par les décideurs économiques que par les clubs eux-mêmes ».

Surtout, la Fédération des Culs Rouges a dévoilé un plan d’action immédiat, sous la forme d’« un projet alternatif », celui d’un club d’agglo essentiellement articulé autour du FCR. Projet décliné en cinq lignes directrices dont une a particulièrement retenu notre attention : « Faire venir des sponsors/mécènes locaux qui adhèrent à ce projet pour assurer la pérennité financière du club », ajoutant : « Nous avons déjà l’accord de plusieurs entreprises. »

Erden : « Transposer le modèle de Quevilly à Rouen, une utopie »

Clairement, dans le combat inégal que Gudefin et les siens ont engagé face à un courant politique puissant, tout dépendra de la force de frappe financière dont se dotera ce contre-projet. Plus elle sera importante, plus elle sera de nature à infléchir la position du président du FCR Fabrice Tardy qui, conscient de se retrouver dans une impasse à force de voir les subventions baisser et de devoir rééquilibrer lui-même les comptes, a fini par prêter une oreille attentive à la perspective d’une « union sacrée » avec le voisin quevillais. Au point de le reconnaître lui-même dans un communiqué paru mardi sur le site du club : « Il est vrai que les dirigeants des deux clubs mènent depuis quelques temps une réflexion commune sur l’avenir. » Matthieu Gudefin et les membres du bureau de la Fédération des Culs Rouges comptent le rencontrer, lui et des administrateurs du FCR, la semaine prochaine. Peut-être arriveront-ils avec un atout de poids dans leur manche, Mehmet Erden. Ce jeune chef d’entreprise (28 ans) spécialisé dans le secteur du BTP (il est président du… Group Erden, qui rassemble une dizaine de sociétés) a été pendant quelques mois mécène du CMS Oissel (CFA 2) et surtout, pendant plusieurs années, partenaire du FCR, via Ravalext (dirigé par son frère Aziz). Il fait partie des « accords » déjà obtenus par les Culs Rouges. « Je n’ai jamais caché que j’étais à Oissel surtout pour le business et j’en suis d’ailleurs parti dès que j’ai su que mon deal avec la mairie n’allait pas se faire (NDLR : il a été un temps question d’implanter le siège du Group Erden sur la commune d’Oissel). Moi, quand on me demande si je préfère le PSG, l’OM ou l’OL, je réponds : Rouen. Mon club de cœur, c’est le FCR », explique Mehmet Erden, totalement solidaire de la démarche de la Fédération des Culs Rouges. « C’est clair qu’il faut un club d’élite ici. Mais allier le rouge et le jaune, ça ne me paraît pas une bonne idée. Quevilly, c’est une légende du foot amateur. C’est un club très bien dirigé, avec un président (Michel Mallet) plus qu’excellent. Mais c’est une histoire totalement différente. Imaginer transposer ce modèle à Rouen, qui a un passé professionnel, c’est utopique. » Voilà pourquoi il assure pouvoir lever « entre 100 000 à 150 000 €» pour relancer le FCR. « J’ai toujours dit à Fabrice (Tardy) que j’étais prêt à aider le club. Mais à une condition, qu’il change de politique, en ouvrant le conseil d’administration aux clubs alentours, aux entrepreneurs… et aux supporters. » Exactement le souhait de la Fédération des Culs Rouges, qui a déjà pris contact avec Bois-Guillaume, Mont-Saint-Aignan et Grand-Quevilly. Elle voulait « des gens prêts à se battre » ? Elle semble en avoir trouvé au moins un.

ARNAUD RABANY

a.rabany@presse-normande.com

PÉTITION

La Fédération des Culs Rouges a lancé une pétition de soutien à son projet, consultable à l’adresse suivante : http://urlink.fr/8nG

 

Source : Paris Normandie