Football – DH : les supporters du FC Rouen mobilisés à l’heure du derby contre la réserve de QRM
Boosté par la Fédération des Culs Rouges, l’engouement des supporters du FC Rouen pour le derby face à la réserve de QRM, demain, devrait être conséquent. Dans la continuité de l’élan populaire « militant » constaté cette saison.
Le record d’affluence pour un match de Division d’Honneur, détenu, selon plusieurs sources, par Bourges, lors d’un match pour l’accession contre Vierzon en 2009 (2500 spectateurs), ne tombera sans doute pas demain au stade Robert-Diochon. Mais le drôle de derby entre le FC Rouen et la réserve de Quevilly-Rouen Métropole, deux clubs à la fois associés et concurrents (les U19 s’affronteront également en National ce dimanche !), suscite un engouement sans précédent depuis que les Diables Rouges se sont échoués en DH, en 2013. Engouement attisé par la Fédération des Culs Rouges, qui proposera (dans la limite des « stocks » disponibles) une entrée gratuite à chaque spectateur vêtu – même partiellement – de rouge. Opération baptisée « Tous en rouge à Diochon » « que notre association a entièrement financée », précise le président Matthieu Gudefin. « L’idée est de prouver que le FCR reste le club phare de la ville. Le club a complètement accompagné notre initiative », souligne-t-il. Au point de cautionner, dans ses affichages, le zeste de provocation des Culs Rouges, qui ont désigné l’adversaire des Rouennais comme « l’US Quevilly B ».
« Cette passion-là ne s’achète pas »
En fait, ce bon vieux Diochon n’a pas attendu ce week-end pour frémir de nouveau. Depuis le début de saison, le FCR fait l’objet d’un vif regain d’intérêt en tribune (plus de 500 spectateurs de moyenne). Particulièrement dans le bloc H de la tribune Lenoble (près de l’entrée principale), où les groupes de fans ont uni leurs forces, en réaction contre ce qu’ils voient comme une « invasion » quevillaise. « C’est clairement un effet QRM, reconnaît Sébastien Senis, une des figures historiques du supportérisme rouennais (il a dirigé jusqu’en 2012 le Diaboli Kop). On s’est mobilisés pour montrer que le FCR ne peut pas, ne doit pas mourir. De cette rage est née une ferveur qu’on n’avait pas vue depuis le National, voire la Ligue 2. Les gens ne se sont jamais désintéressés du FCR, il suffisait de voir le nombre de connectés sur le site du club pendant les matches. Maintenant, ils reviennent physiquement au stade et prennent du plaisir. Contre Pacy (le 11 novembre), je sentais tout le monde heureux d’avoir passé deux heures ensemble, d’avoir vibré, d’avoir communié avec les joueurs. Cette passion-là, elle ne s’achète pas, et c’est ce que la Métropole n’a pas compris. » Quitte à engendrer certains dérapages regrettables, notamment à l’intention de Michel Mallet, président de QRM, cible d’insultes répétées à la fois pendant les matches de DH et ceux de CFA.
Lors de l’AG du FC Rouen, lundi, les dirigeants ont tenté de lancer un appel au calme. Pas sûr qu’ils soient entendus. « Sur le fond, je comprends la position des supporters. Mais dimanche (demain), on sera là pour soutenir le FCR avant tout », assure Senis. C’est encore ce qu’ils savent faire de mieux.
ARNAUD RABANY
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