Au tournant du millénaire, Vannes, qui se déplace ce week-end à Robert Diochon, s’est régulièrement mis sur le chemin d’un club alors en pleine reconstruction suite à sa relégation administrative en CFA 2 à l’été 1998, l’Olympique du Grand Rouen. En janvier 2000, alors que le promu rouennais joue les premiers rôles en CFA, le VOC est par exemple venu s’imposer en Seine-Maritime, portant alors un coup d’arrêt à l’équipe de Laurent Roussey.
De la souffrance au bonheur, il n’y a qu’un pas. Cet adage illuste à merveille l’état d’esprit des « Culs rouges » à l’aube de la saison 1999-2000. Meurtris par le dépôt de bilan et la relégation administrative prononcés au cours de la saison 1997-1998, en raison d’un passif de 3,2 millions de francs (voir fiche), Rouen tombe effectivement pour la première fois de son histoire au 5ème échelon du foot français. En dépit de la situation, l’entraîneur Laurent Roussey se résout tout de même à poursuivre à la tête de l’équipe première du club, l’Olympique du Grand Rouen, sous la houlette du nouveau président Gilbert Kadji.
À la faveur de résultats sportifs exceptionnels, « on monte en CFA et on joue un quart de finale de Coupe de France » se remémore l’un des grands artisans de la saison rouennaise, le nouveau venu Jean-Marc Droesch, Rouen regarde de nouveau vers l’avant et aborde avec ambition la saison de son centenaire, la saison 1999-2000. Le club célèbre d’ailleurs son centième anniversaire par un match de gala face au FC Sion (D2 Suisse), également propriété du président rouennais Gilbert Kadji, le 14 Juillet 1999 à Diochon (défaite 4-3). Une prestation qui met en évidence les lacunes défensives mais également le potentiel offensif du groupe dirigé par Laurent Roussey (photo ci-dessus). Le début de saison est délicat et confirme les difficultés des rouges et blancs (16ème après 4 journées).
Néanmoins, Rogerio Moreira (53 buts en 93 matchs à Rouen) et ses coéquipiers effectuent rapidement quelques ajustements, si bien qu’ils enchaînent par la suite une série de 13 matchs sans défaite entre la 5e et la 17e journée. Ces prestations masquent pourtant les difficultés économiques de l’OGR de Gilbert Kadji. « La deuxième année, il y a malheureusement eu des problèmes financiers » nous explique le milieu offensif Droesch. Au soir de la 18ème journée, l’OGR est défait par « surprise » à domicile par Vannes (1-2). Une défaite qui, au-delà de mettre fin à la série en cours, marque un véritable coup arrêt pour un groupe il est vrai tracassé par les difficultés rencontrées en coulisses, et qui finira la saison en roue libre (4e à l’issue de la saison). « Il y avait un groupe de qualité, c’est sûr ! Ça laisse beaucoup de regrets, surtout que l’on nous a fait comprendre bien avant la fin du championnat qu’ils ne pourraient pas garder les joueurs cadres. » Des joueurs cadres parmi lesquels figurent Moreira et Droesch, 27 buts à eux 2, fers de lance d’une équipe alors meilleure attaque de son championnat avec 64 buts inscrits en 34 sorties.
« Je ne retiens que du positif. C’est juste la deuxième année, où il y a eu des problèmes financiers, qui restera un mauvais souvenir, résume le natif de Strasbourg (voir fiche). Sinon, sur un plan individuel, cela m’a permis de retrouver le National la saison suivante avec Brest, où j’ai marqué 19 buts. » S’il a quitté l’OG Rouen de Gilbert Kadji en 2000, le milieu de terrain de poche se laisse cependant rapidement convaincre pour revenir quelques mois plus tard au… FC Rouen, désormais présidé par René Bertin. « Quand Rouen s’est manifesté en fin de saison, je n’ai pas hésité une seconde en raison de l’ambition du club de retrouver le monde professionnel et du coup de coeur que j’avais eu pour le club, malgré le fait de devoir redescendre d’un niveau pour jouer avec le FCR en CFA. La ville et surtout les supporters m’avaient laissé un très beau souvenir » nous explique-t-il.
« Et la suite fut extraordinaire avec la montée en National et le titre meilleur buteur avec 18 buts, puis la saison suivante, une autre accession en Ligue 2. » De tels souvenirs qui expliquent aujourd’hui l’attachement viscéral de Jean-Marc Droesch pour le FC Rouen. « Je suis un Cul rouge et c’est aussi pour cela que je suis resté dans la région » détaille-t-il. D’ailleurs, les performances rouennaises du moment font aujourd’hui écho chez celui qui suit toujours performances du club. « Cette équipe nous ressemble avec un très bon parcours en Coupe de France et je leur souhaite la montée comme nous lors de la saison 1998-1999 » conclut l’homme aux 46 buts en 101 matchs sous la tunique Rouge et Blanche.