Les supporters du FC Rouen veulent devenir propriétaires du club
Les Culs rouges défendent un projet de reprise où les amoureux du club en deviendrait les propriétaires. Une première en France.
Les supporters du Football club de Rouen (FCR) seront-ils les premiers en France à devenir propriétaires de leur équipe de cœur ? Depuis que l’actuel président et actionnaire majoritaire, Fabrice Tardy, a annoncé son souhait de vendre ses parts et de passer la main le 30 juin, l’opportunité existe. Les Culs rouges, l’association qui fédère les fidèles des Diables rouges, espèrent en effet le convaincre de la viabilité d’un projet de reprise annoncé début avril et inspiré des plus grands d’Espagne, comme le Real Madrid ou le FC Barcelone.
Déjà actionnaires de la SAS (Société par actions simplifiées) à la suite d’une opération de financement participatif menée fin 2018, les Culs rouges ne sont pas les seuls à vouloir reprendre les rênes d’un club qui évolue aujourd’hui en Nationale 2. Et la bataille s’annonce plus que farouche.
Une assemblée générale des actionnaires prévue le 28 avril devrait permettre d’en savoir plus. Mais en attendant, Grégoire Meurice, l’actuel président de la fédération de supporters, insiste sur le sérieux de cette démarche novatrice. « A l’époque où nous voulions entrer au capital de la SAS lors de sa création, on nous disait que ce n’était pas possible et on a prouvé le contraire en générant un bel élan populaire pour réunir plus de 25 000 euros. Aujourd’hui, la marche est plus haute (NDLR : il faudrait réunir a minima près de 300 000 euros), mais nous avons déjà des investisseurs locaux solides qui sont prêts à nous suivre. Et nous pouvons déjà présenter des garanties financières largement suffisantes. »
« L’équipe dirigeante sera élue par la base »
Epaulé juridiquement par l’avocat Didier Poulmaire, connu notamment pour avoir été celui de Laure Manaudou ou pour avoir participé au rachat de l’Olympique de Marseille, Grégoire Meurice croit à la viabilité de l’opération. Et surtout, si c’est bien l’association le fer de lance de cette reprise, le chef d’entreprise rouennais, qui se souvient encore avec émotion de son premier match à Diochon à l’âge de 11 ans, insiste sur la dimension collective de la démarche.
« Nous n’avons pas pour vocation à devenir dirigeants. C’est un projet sur le modèle des socios où les supporters seront invités à acquérir des parts du club avec comme principe un homme, une voix. Quelle que soit la somme investie. Et l’équipe dirigeante sera donc élue par la base. L’objectif est de repartir sur une gestion saine et d’éviter tous les déboires financiers et sportifs qu’a trop souvent connus notre club. » Avec notamment une rétrogradation administrative en 2013 en Division d’honneur qui avait failli provoquer sa disparition à la faveur d’une fusion décriée avec le voisin quevillais.
Pour quelques centaines d’euros – la somme minimale n’est pas encore connue -, chaque amoureux du FC Rouen pourrait avoir son mot à dire sur la destinée des Diables rouges et rêver à des lendemains à la hauteur d’une longue histoire, commencée en 1899, et qui n’en est pas à ses derniers rebondissements.